Chirurgie esthétique, médecine esthétique, qui peut le plus peut le moins

À lire certains articles, on a l’impression que les progrès de la médecine esthétique sont tels que l’on pourrait quasiment se passer de la chirurgie esthétique. Vraiment ?

Les fabricants innovent et font beaucoup de communication, mais il y a aussi des limites à connaître.

On parle de plus en plus de “médecine esthétique” 

On trouve en ce moment, dans la presse féminine magazine et sur les blogs et réseaux sociaux spécialisés, de nombreux articles au sujet de la médecine esthétique.

Leurs auteurs soulignent la dimension non invasive, les “techniques douces” et les progrès de la médecine esthétique.

Les mêmes présentent de nombreuses innovations, machines et produits, qui permettraient de réaliser toutes sortes d’interventions sans besoin d’anesthésie ni d’incision.

À les entendre, on peut s’imaginer qu’avec la médecine esthétique tout est devenu possible, de la suppression des surcharges graisseuses au remodelage des seins et de la silhouette.

Ce serait une erreur de le croire.

La médecine esthétique fait des progrès

Il est incontestable que la médecine esthétique a fait beaucoup de progrès auxquels j’ai évidemment recours — avec discernement et sans excès — notamment dans le domaine des injections anti-âge du visage et du cou avec des résultats naturels, ou encore pour retendre la peau sans cicatrice grâce au Renuvion.

Avant-après mise en œuvre de J-Plasma Renuvion sur face antérieure et interne des cuisses — © Dr Éric Plot

Mais, en tant que chirurgien plasticien, j’aimerais attirer l’attention sur les limites du champ d’efficacité de la médecine esthétique et des multiples technologies et produits dont les magazines se font l’écho : on ne peut pas tout ni trop en attendre.

La cryolipolyse par exemple, qui consiste à détruire les surcharges graisseuses par le froid, permet d’obtenir, progressivement en plusieurs séances, des résultats sur certaines zones.

Des résultats certes mais modestes comparés à ceux de la liposuccion et qui cantonnent la cryolipolyse au traitement de petites surcharges localisées.

Il en est de même avec les techniques non invasives comme la radio-fréquence avec ultrasons ou les micro-injections de précision d’un mésolift qui permettent de corriger l’aspect fripé de la peau du visage et du cou mais pas un véritable relâchement cutané.

La médecine esthétique a ses limites

Le marketing dynamique et les budgets de communication des laboratoires qui lancent des nouveaux équipements et produits de soins esthétiques nourrissent le discours des médias.

Les journalistes et influenceuses suscitent des modes et excitent l’intérêt du public, au risque d’enjoliver les promesses de résultats.

Beaucoup de gens ont envie de croire que l’on peut “faire fondre la graisse” ; c’est un peu vrai, mais pas dans les proportions que s’imaginent les patients, ni dans tous les cas, ni sur toutes les parties du corps.

Beaucoup de gens se disent aussi que les machines et les soins externes sont moins chers que la chirurgie.

Mais pour obtenir des résultats plusieurs séances sont nécessaires ; il faudra recommencer au bout de quelques mois et les consommables coûtent cher.

En fait, dès lors que l’on cherche des résultats significatifs et durables, les techniques non-invasives de la médecine esthétique trouvent leurs limites.

Au fait, la médecine esthétique qu’est-ce que c’est ?

Si la médecine esthétique est aujourd’hui une activité en pleine croissance, c’est aussi un commerce très profitable pour les fabricants de machines mais dont le support scientifique est souvent faible voire inexistant.

Et on a vu ces dernières années apparaître trop de machines qui promettaient des miracles et qui ont disparu en un ou deux ans devant l’absence de résultats probants et l’apparition de machines qui promettent toujours plus, sans réelle étude scientifique validée.

En fait, qu’il s’agisse de surcharges graisseuses ou de vieillissement du visage, de remodelage de la silhouette ou d’augmentation mammaire, la médecine esthétique n’a pas de solution consistante à proposer et n’offre pas d’alternative valable à la chirurgie esthétique qui demeure irremplaçable.

Toutefois certains progrès réels de la médecine esthétique offrent des solutions intéressantes, dont plusieurs sont à mon avis complémentaires entre elles et avec la chirurgie esthétique.

C’est le cas du Renuvion que j’utilise pour retendre la peau après une liposuccion, ou du soin Hydrafacial que je préconise avant la réalisation d’injections ou avant un lifting pour assainir, détoxifier la peau et améliorer les résultats.

Médecine esthétique, bien choisir son médecin

Enfin je rappelle que la médecine esthétique n’est pas une spécialité reconnue et diplômée en tant que telle.

Il existe des formations aux techniques du laser ou aux injections que tout médecin peut suivre mais il n’y a pas de cursus spécialisé et diplômant en médecine esthétique : n’importe quel médecin peut se déclarer “esthétique”.

En réalité, les médecins les mieux formés et probablement les plus compétents pour pratiquer la “médecine esthétique” sont les chirurgiens qualifiés en chirurgie esthétique, plastique et reconstructrice.

La connaissance approfondie de l’anatomie et des problématiques du vieillissement, l’approche globale du corps font de ce spécialiste qu’est le chirurgien plasticien, le médecin le plus indiqué en matière esthétique y-compris pour les interventions non-chirurgicales.

C’est précisément ce qui me permet de pratiquer la médecine esthétique anti-âge telle que je la conçois.

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